Premier sondage IPSOS en Belgique sur les Juifs, l’antisémitisme et la guerre à Gaza (5 juin 2024)

Les différentes réalités de l’antisémitisme sont enfin objectivées par un sondage IPSOS.

L’Institut Jonathas présente les résultats du premier sondage réalisé en Belgique sur la perception des Juifs, de l’antisémitisme, des autres minorités et de la guerre en cours à Gaza et en Israël.

Créé en mars 2024, l’Institut Jonathas est un centre d’études et d’action contre l’antisémitisme et contre tout ce qui le favorise en Belgique. Il a demandé à IPSOS d’objectiver et de mesurer, à la veille des élections du 9 juin, les opinions des Belges sur des sujets qui sont au cœur de sa raison d’être.

IPSOS a interrogé, du 8 au 12 mai, un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population belge de 18 ans et plus, avec le même panel et la même méthodologie que pour les sondages politiques.

En l’absence de sondages pouvant tenir lieu de points de comparaison en Belgique, plusieurs questions ont été reprises de sondages récents menés en France par IPSOS ou par IFOP. Les résultats français sont indiqués ci-après, lorsque la comparaison avec les résultats belges est pertinente.

Le sondage réalisé par IPSOS pour l’Institut Jonathas met en lumière et objective les différentes facettes de l’image des Juifs et de l’antisémitisme dans la société belge :

  • Une image très moyenne des Juifs, 80 ans après la Shoah.
  • Des marqueurs d’antisémitisme primaire prégnants dans toutes les composantes de la société belge et sur-représentés à l’extrême-gauche, à l’extrême-droite et chez les musulmans
  • En plus de ces préjugés « traditionnels » (argent, pouvoir, religion…), des marqueurs d’antisémitisme dit « secondaire », aboutissant à banaliser la Shoah et à nazifier Israël
  • Une méconnaissance générale des Juifs, du judaïsme et de la réalité de l’antisémitisme en Belgique
  • Trois premières sources d’antisémitisme en Belgique, selon les Belges : l’hostilité à Israël, l’islamisme radical et les préjugés sur les Juifs
  • Un écho limité chez les Belges des sujets relatifs à Israël, à la Palestine et à la guerre, à l’exception d’une minorité dont certains éléments souhaitent la destruction de l’Etat d’Israël
  • Distance ou indifférence d’environ 50% des Belges vis-à-vis de la guerre entre Israël et le Hamas, mais aussi polarisation sur ce conflit de segments précis de la population belge.
  • La guerre, source d’inquiétude pour les Juifs en Belgique selon la majorité des Belges, mais aussi matière à hostilité contre les Juifs en Belgique pour une minorité de Belges
  • Un antisémitisme s’inscrivant dans une société belge plutôt tendue et inquiète concernant ses relations avec les différents groupes minoritaires et, en particulier, les musulmans et les Maghrébins.

A la lumière de ces résultats, l’Institut Jonathas appelle à prendre conscience des différentes réalités de l’antisémitisme en Belgique et à combattre, spécifiquement et efficacement, chacune d’entre elles.

L’Institut Jonathas

Les massacres du 7 octobre ont été un réveil douloureux, mais pas vraiment surprenant, pour les Israéliens et pour nous, Juifs, qui vivons en Europe et, ici, en Belgique. Notre situation se dégrade depuis plus de 20 ans, mais fondamentalement, à part la communication sur les réseaux sociaux, nous avons continué de dire et faire les mêmes choses qu’il y a 20 ans.

Depuis le 7 octobre, après l’horreur et la sidération, nous prenons conscience qu’une vie juive en Europe et, ici, en Belgique ne va pas de soi et que si rien ne change, il nous faudra peut-être partir. Que faire car nous aimons la Belgique et nous voulons continuer d’y vivre ? Cette question circule aussi au-delà des Juifs, parmi toutes celles et tous ceux qui voient reculer les libertés. A cette question, nous entendons apporter une nouvelle réponse. Notre conviction est qu’après le 7 octobre, il faut un « reset », un changement d’échelle et de logiciel.

Nous sommes Joël Kotek, Viviane Teitelbaum, Richard Laub, Doubi Ajami, Marina Blitz et Joël Amar. Nous avons créé l’Institut Jonathas début 2024. Notre objectif est la pérennité de la vie juive en Belgique.