Publiée quatre mois après les attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas contre Israël, cette étude analyse la manière dont la dimension sexuelle et sexiste de cet événement majeur a été couverte par les médias belges francophones. Ses auteures — Viviane Teitelbaum et Sylvie Lausberg — se demandent pourquoi il a fallu près de deux mois aux principaux « mass media » belges pour que ce qui s’est passé là-bas parvienne à la connaissance du public.

À l’heure où la référence à #metoo ponctue les débats et contribue à faire prendre conscience, tant aux médias qu’à la population, des violences faites aux femmes et permet enfin la libération d’une parole qui concède aux victimes d’être entendues et aux auteurs d’être poursuivis, la dénonciation des souffrances semble s’être arrêtée aux frontières d’Israël rejetant femmes juives – et arabes présentes- de cet élan de solidarité.

À travers l’étude des deux principaux quotidiens en Belgique francophone, Le Soir et La Libre, et des deux leaders de l’information audiovisuelle, la RTBF et RTL (ces quatre médias ayant chacun un site web d’information), les auteures de cette enquête examinent la rigueur des traitements journalistiques, les choix éditoriaux, les biais lexicaux et les asymétries de ton.

L’analyse met en évidence l’absence manifeste d’une lecture humaniste et féministe dans la couverture médiatique, qui a oscillé entre silence assourdissant et effacement des victimes israéliennes de VSS, provoquant choc et incompréhension. Au-delà du ressenti, l’examen en détail de la diffusion des informations à destination du public belge francophone a pour but d’objectiver ce qui apparait comme un manquement grave au devoir d’information dans le respect de la vérité, de manière indépendante ainsi que dans le respect des droits des personnes, et des victimes en particulier.